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Parole de Sport & Sportiva

Des livres et des collections pour parler différemment du sport en privilégiant le témoignage et le texte court ('Parole de Sport !') ou en mettant en avant le sport féminin ('Sportiva').

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Nathalie Benoit.

C’est une sacrée façon de voyager. C’est aussi une sacrée façon de vivre. L’entreprise de la sportive Nathalie Benoit qui se propose, à partir du 15 juin, de rallier à la rame, Paris à Marseille, en passant par Lyon, est un geste qui a peu d’équivalent. Après une médaille d’argent paralympique à Londres, en canoë, il fallait sans doute un nouvel objectif géant à cette’ sudiste volontaire qui avait trouvé place dans notre livre « L’année du sport féminin – 2011 » au cours d’un long portrait, puis qui a préfacé la 2e édition du livre malin consacré par Éric Mugneret aux J.O.

Défi

Elle a été championne du monde en 2010, dans la catégorie bras-épaule. Elle a assuré l’argent paralympique l’an dernier derrière l’imbattable ukrainienne Alla Lysenko. Elle avait laissé, bien avant tout cela, sa carrière de pentathète, lorsqu’elle avait encore l’usage de ses jambes. C’était avant 2005 et ce mois d’octobre où la sclérose en plaques la clouait dans un fauteuil. Alors pour ce qui est de réagir, se ressaisir et avancer, on ne lui fera pas la leçon.

Elle part donc de Paris, du Pont de l’Alma, si toutes les autorisations tombent, pour un périple-défi qui fleure bon la nostalgie de l’histoire moderne de la France industrielle et en tout cas ferroviaire. Son but est de ramer depuis la capitale jusqu’à Marseille, par les canaux et les cours d’eau, en incluant Lyon dans le parcours. Un trajet PLM, comme avant, du temps des machines à vapeur. Mais pour elle ce projet échafaudé avec un ami est à plusieurs détentes. Ce n’est pas seulement un clin d’œil à la Compagnie d’avant la SNCF. Il s’agit aussi d’attirer l’attention sur cette maladie et de se défier soi-même une nouvelle fois.

L’affaire devrait prendre 39 jours et la logistique est simplissime : un bateau suit qui servira de home le soir. L’on pourra y rencontrer Nathalie et discuter avec elle. Nous ne manquerons pas de le faire. La question était évidente et nous la lui avons posée : «Tiendrez-vous un journal de bord ? ». Nathalie Benoit nous a dit « Oui, sans doute ». Une matière qui vaudrait sans doute édition d’un livre. Nous lui en parlerons.

Dans sa préface sur les Jeux olympiques et paralympiques elle utilisait ces mots : » Verrons-nous un jour tous les sportifs, qu’ils soient valides ou handicapés, participer aux même jeux ? Je l’espère malgré les difficultés d’organisation que cela engendrerait. La richesse des échanges n’en serait que plus grande tant du côté sportif que du côté humain et pourrait modifier le regard sur le handicap. »

Sans attendre que les choses se mettent en place, Nathalie fonce. Elle porte sa parole sportive, et avance avec son projet PLM. Il y a toujours un côté précurseur chez les fonceurs-fonceuses. C’est ce qui fascine chez Nathalie Benoit

Le livre « L’année du sport féminin – 2011 » (Collection Sportiva) où figure le long portrait de Nathalie Benoit sous la plume du journaliste Frédéric Sugnot est toujours disponible. De même que « Jeux olympiques et paralympiques inédits » d’Éric Mugneret où l’on trouve sa préface.

Jacques Cortie

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